Récit de partie : Traces of War

Cet article a pour objet une partie du wargame Traces of War, de Vuca Simulations. Il s’agit de ma première partie de ce jeu modélisant les opérations de l’Armée rouge en Ukraine d’août 1943 à mars 1944 (soit 8 tours au total). Je joue côté soviétique. 

Les caractéristiques du jeu sont les suivantes :

• 1 tour = 1 mois ;
• 1 hexagone = 20 kilomètres ;
• 1 pion = 1 corps soviétique ou 1 division allemande ;
• Activation des formations (1 armée allemande ou 1 front soviétique) par tirage de pions.

Août 1943 : situation de départ.

Tour 1-2 : août-septembre 1943. Après la bataille de Koursk, l’Armée rouge déclenche sa contre-offensive en Ukraine. Dispersée, la Wehrmacht tient des lignes trop étirées face aux puissants fronts soviétiques. L’effort soviétique porte sur un axe Nord-Est / Sud-Ouest et Est-Ouest. Puissantes mais trop insuffisantes en nombre, les Panzer Divisions allemandes sont à la peine pour contenir les forces soviétiques. Rapidement, les défenses allemandes reculent. 

L’Armée rouge débute l’encerclement de Kharkiv

Tour 3-4 : octobre-novembre 1943. Kharkiv tombe en octobre 1943 après avoir être été encerclée. Trois ou quatre divisions d’infanterie allemandes sont détruites durant la réduction de la poche. Après la chute de Kharkiv, la poussée reprend plein Ouest vers le Dniepr. Les armées blindées soviétiques sont en pointe, suivies par les corps de fusiliers, plus lents mais indispensables pour fournir la masse nécessaire aux assauts des défenses allemandes. Le contrôle des points de franchissement sur le Dniepr est vital pour permettre aux Soviétiques de relancer leur action à l’Ouest du fleuve.

Après la chute de Kharkiv, les forces soviétiques foncent vers le Dniepr

Tour 5 : décembre 1943. L’Armée rouge est sur le Dniepr et s’est emparée de plusieurs têtes de ponts. Dans le Donbass, de nombreuses forces allemandes reculent lentement. Kyiv constitue un point dur impossible à prendre par un assaut frontal (en comparaison de la progression historique, j’ai un mois de retard, Kyiv étant tombée en novembre 1943). Je porte mon effort au centre. Une brèche est ouverte dans la région de Krementchouk. Les corps blindés et mécanisés s’engouffrent dedans et roulent vers la mer Noire tandis que d’autres enroulent la ligne allemande au sud de Kyiv. Alors que les pointes blindées soviétiques sont à peine à 60 kilomètres de la ville, Odessa est prise par un assaut des parachutistes soviétiques. Cela met fin à la partie sur une victoire soviétique (condition de victoire automatique).

Décembre 1943 (tour 5/8) : situation finale

Traces of War est un jeu qui m’a fait une excellente impression. Outre le matériel luxueux (j’ai personnellement un coup de coeur pour la carte qui reprend le style d’une carte d’état-major), les règles sont simples et aisées à appréhender. Le jeu tourne très bien, avec plus de finesse qu’on pourrait le penser. L’aspect aléatoire (à relativiser car il y a des choix à faire avant le tirage) du tirage de pions d’activation des formations rend le plan instable mais crée des opportunités. Le sel du jeu réside à mon sens dans les défis décisionnels qui se posent aux joueurs : s’en tenir strictement au plan malgré les aléas ou l’abandonner totalement pour s’adapter aux tirages de pions ? La bonne réponse se situe évidemment dans le bon dosage entre ces deux extrêmes. Une journée suffit pour boucler la campagne. L’Allemand doit cependant être prêt à encaisser les coups. Du côté soviétique, les conditions de victoire impliquent d’être agressif afin de l’emporter dans les délais. Chaque joueur est ainsi confronté à un problème tactique différent : un rapport de forces largement défavorable pour l’Allemand / les délais et le terrain (notamment sur le Dniepr) pour le Soviétiques. J’y rejouerai avec plaisir.

Décembre 2023