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Éclectisme des goûts : lecture, Histoire, défense, wargame, Star Wars. Des choses à partager et faire découvrir au gré de l'inspiration.

Un Palais pour l’Empereur, Napoléon aux Tuileries, d’Antoine Boulant

Notre imaginaire collectif nous représente Napoléon Bonaparte revêtu de sa redingote grise, commandant son armée sur le champ de bataille. Austerlitz, Wagram, Moscou. L’empereur des Français a passé une grande partie de son règne à combattre les autres Etats européens. Ce livre, un Palais pour l’Empereur, Napoléon aux Tuileries, d’Antoine Boulant, s’intéresse à une autre facette de l’Histoire de l’Empire. Si Versailles fut le symbole et le siège du pouvoir royal tandis que l’Elysée accueille la présidence de la République, le palais des Tuileries fut leur équivalent impérial, comme le démontre Antoine Boulant (également auteur d’une histoire plus générale des Tuileries) dans son livre. 

 

Les Tuileries intègrent l’Histoire napoléonienne peu après la prise du pouvoir par le général Bonaparte. Celui-ci décide en effet de se fixer aux Tuileries, proclamées lieu de résidence et siège du pouvoir consulaire. Des travaux sont rapidement lancés pour réaménager ce palais qui a été le témoin de hauts faits de la Révolution français (assaut des Tuileries par les sections parisiennes, siège de la Convention nationale et de ses comités, etc.). La proclamation de l’Empire en 1804 redonne aux Tuileries un lustre monarchique. De fait, jusqu’à la fin de l’Empire, ce palais est en travaux. De la Restauration au Second Empire en passant par la Monarchie de Juillet (hormis la IIRépublique qui installa son président à l’Elysée), les Tuileries demeurèrent le lieu de vie publique et privée des derniers monarques français qui recueillirent l’héritage napoléonien. Bien qu’il ait disparu après l’incendie de 1871 au cours de la Commune de Paris, ses traces perdurent : arc de triomphe du Carrousel, rue de Rivoli, les galeries nord et sud partant du Louvre. 

 

Un Palais pour l’Empereur, Napoléon aux Tuileries est un ouvrage passionnant. S’y entremêlent histoire de l’architecture, histoire de l’art, la grande et la petite histoire. Antoine Boulant décrit de nombreuses œuvres (mobilier, sculpture, tableaux, etc.) dont je me suis à chaque fois empressé d’aller rechercher l’image, nous éclaire sur l’histoire de l’urbanisme aujourd’hui familier de ce quartier. La rue de Rivoli ? Fruit d’un Grand Dessein visant depuis des siècles à relier le Louvre et les Tuileries. L’arc de triomphe du Carrousel ? Le témoin du goût de l’Empereur pour l’Antiquité. Malgré la difficulté à se projeter au sein d’un édifice aujourd’hui disparu (comme le fait remarquer l’auteur), un Palais pour l’Empereur, Napoléon aux Tuileries nous entraîne à la découverte de ce palais dont le général de Brumaire voulut faire le symbole de son pouvoir. La vie de la cour impériale, régie par une stricte étiquette que l’Empereur s’empresse de ne pas respecter, l’intimité de Napoléon et des deux impératrices qui se succédèrent aux Tuileries, font également l’objet de chapitres. En 170 pages denses mais limpides, Antoine Boulant nous livre l’histoire de ce palais sous le Premier Empire, restitue ainsi très adroitement l’atmosphère de ce palais royal devenu un palais napoléonien. A défaut de pouvoir le contempler comme nous avons le plaisir d’admirer de nombreux autres monuments parisiens, retrouvons le temps d’un livre l’histoire napoléonienne des Tuileries.

 

Mai 2020. 

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